| Abstract
| - Can the Memorial at Sainte-Anne-d’Auray be considered as the monument that federated the memory of First World War in Britanny during the interwar years ? The answer is no, with regard to the conditions of its creation in the early 1920s, which link it strongly to the defence of catholicism and which explain why it stood out so difficultly, for material and financial reasons and because of the lack of recognition of the sanctuary on the regional scale. But it can be viewed as a federative monument because, as soon as the Cartel des gauches period, the monument being erected aroused financing and popular adherence, thanks to a clever propaganda, the multiplication of mass gathering and the lack of counterplan. The 1930s constitute therefore a phase of balance and completion. The memorial became both the shrine of regional collective mourning - promoting thus the extension of pilgrimage wished by the catholic hierarchy - and the scene of impressive federative demonstrations of war veterans in 1932 and 1937. Success is nevertheless based on the ambiguity of sacrificial growth which makes it until now the monument of the “240,000 men killed” of the Great War 1914-1918.
- Le mémorial de Sainte-Anne-d’Auray peut-il être considéré comme le monument fédérateur de la mémoire de la Grande Guerre en Bretagne durant l’entre-deux-guerres ? Non, si l’on regarde les conditions de sa création au début des années 1920 qui en font un monument très marqué de la défense catholique et qui a d’ailleurs eu du mal à s’imposer pour des raisons matérielles, financières et de déficit de reconnaissance du sanctuaire à l’échelle régionale. Oui cependant, si l’on considère que, dès la période du Cartel des gauches, le monument en cours d’élévation génère financement et adhésions populaires, grâce à une propagande habile, à la multiplication des rassemblements de masse et à l’absence de contre-projet. Les années 1930 constituent à ce titre une phase d’équilibre et d’achèvement. Le mémorial devient à la fois le sanctuaire du deuil collectif régional favorisant l’extension du pèlerinage voulue par la hiérarchie catholique et le théâtre d’impressionnantes manifestations fédératives d’anciens combattants en 1932 et 1937. Ce succès repose néanmoins sur l’ambiguïté de l’inflation sacrificielle qui en fait jusqu’à aujourd’hui le monument des « 240 000 morts » de 1914-1918.
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