| Abstract
| - At the turn of the 18 th and 19 th centuries, Nantes is a great industrial and working-class town. Its industrial development is fully in line with the original French industrialisation process. The identity of the working class, based on skills and autonomy, is thus spared. Do the female workers take part in the shaping of this identity? Are they directly affected by the industrialisation process? How do men and women build their relations? To answer these questions, extreme care is required in so far as different sources shed opposite lights on these issues. Although, it seems that the industrialisation process also brings about a depreciation of women’s work. However, unlike the industrialisation process, the driving forces behind this depreciation process prove a complex phenomenon (the employer’s hope of a greater subordination adds to the workers’ deskilling), so do the ways (an increase in spread production work responds to the workers’ deskilling in machine - run manufactories), the actors (employers’ motives and workers’ reactions hang together), and its reach (relations between gender and qualification prove very complex).
- Au tournant des xviii e et xix e siècles, Nantes est une grande ville industrielle et ouvrière. Le développement de l’industrie nantaise s’inscrit dans l’originale voie d’industrialisation française. L’identité ouvrière, fondée sur la qualification et l’autonomie, se trouve donc ménagée. Les ouvrières participent-elles à cette identité ? L’industrialisation les affecte-t-elle particulièrement ? Comment s’articulent les rapports sociaux et les relations entre hommes et femmes ? Pour répondre à ces questions, la plus grande prudence s’impose dans la mesure où des sources différentes livrent des éclairages contradictoires. Néanmoins, il semble bien que l’industrialisation s’accompagne d’une dévalorisation du travail féminin. Cependant, à l’instar de l’industrialisation elle-même, cette dévalorisation se révèle un processus complexe dans ses moteurs (à la déqualification du travail s’ajoute l’espoir patronal d’une plus grande subordination), ses voies (à la déqualification dans les manufactures mécanisées répond le renforcement de l’exploitation dans la production dispersée), ses acteurs (les motifs des patrons et les réactions des ouvriers s’articulent) et sa portée (les liens entre sexe et qualification se révèlent très complexes).
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