Abstract
| - Au même titre que les routes et les relais de diligences, les auberges et les hôtelleries sont des éléments primordiaux des « infrastructures du voyage » à l’époque moderne. Le nombre de ces établissements est aussi souvent révélateur du niveau d’attractivité des villes françaises ou, au contraire, de leur isolement au sein du royaume français. Situées sur deux grands carrefours routiers du Centre-Ouest, les cités de Niort et de Poitiers -qui n’ont pourtant pas la réputation d’être extrêmement dynamiques du point de vue économique- comptent alors un nombre impressionnant d’auberges. Chacune d’elle en abrite pratiquement une bonne cinquantaine, ce qui semble assez considérable pour des villes dont la population ne dépasse jamais les 20 000 habitants. Si l’on considère que chaque établissement peut héberger, en moyenne, environ trente personnes, les capacités d’accueil des deux cités poitevines apparaissent donc assez considérables, puisqu’elles peuvent chacune loger quotidiennement au moins 1 500 individus. S’agit-il pour autant d’agglomérations attractives pour les voyageurs ? Rien n’est moins sûr. Malgré des atouts incontestables, elles semblent être avant tout des lieux de passage et de courts séjours pour les hommes et les femmes des xviie et xviiie siècles.
- In the same way as roads and coaching houses, inns and hostelries are among the major elements that constitute the “travel infrastructure” of modern times. How many of these structures there are is also quite often revealing of how attractive, or, on the opposite, how isolated, cities are, in the Kingdom of France. Settled on two major crossroads of the mid-west, the cities of Niort and Poitiers (though they do not have the reputation of being extremely dynamic economically speaking) then had an impressive number of inns. Each city boasted about fifty of them, which seems quite important for a town whose population did not exceed 20.000 inhabitants. If one considers that an average establishment could put up about thirty persons, the accommodation capacities of these two cities of the Poitou area then appear to be considerable, since each one of them could accommodate at least 1.500 people daily. But can we conclude that they were attractive agglomerations for travellers? We can doubt it. Despite indisputable strong points, they seem to have been first and foremost transit cities where men and women of the 17th and 18th centuries stayed only for short periods of time.
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