Abstract
| - Résumé. Cet article analyse les transformations de la politique d’immigration suisse depuis les années 90 à l’aide de deux perspectives d’analyse. La première se focalise sur les logiques d’apprentissage et met en évidence l’influence de l’expertise économique sur les réformes de cette politique dans le contexte de détérioration des conditions socio-économiques de la fin du XX e siècle. La seconde met en évidence les changements de préférence et le renforcement des acteurs patronaux résultant du processus d’internationalisation, compris comme une redistribution des ressources de pouvoir entre acteurs domestiques. Ainsi, d’une politique avant tout destinée à fournir une main-d’œuvre peu qualifiée aux secteurs domestiques de l’économie, la politique d’immigration helvétique s’est progressivement transformée jusqu’à avoir pour principal objectif la promotion de la compétitivité de l’économie suisse dans un environnement international plus globalisé. Cette politique s’est mise en place en limitant l’entrée de travailleurs extra-européens peu qualifiés d’une part, et d’autre part en promouvant celle de travailleurs très qualifiés employés dans les secteurs à haute valeur ajoutée.
- Abstract. This article approaches the changes that occurred in Swiss immigration policy since the 1990s from two theoretical perspectives. The first focuses on learning processes and highlights the influence of economic expertise on immigration policy reforms in a context of deteriorating socioeconomic conditions. The second concentrates on the employers’change of preferences and the logics of empowerment resulting from the process of internationalization. Hence, a protectionist policy designed to supply the traditional inland sectors of the economy with unskilled foreign labour, the immigration policy in Switzerland has turned into a policy whose main objective is to promote Switzerland’s competitiveness in a more globalised economy. This has been done by, on the one hand limiting the entry of unskilled non European foreign labour, and, on the other hand, by promoting the entry of highly skilled labour likely to work in the leading sectors of the economy.
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