Abstract
| - Résumé. La fragmentation du territoire syrien sur des bases communautaires est directement liée au fonctionnement du régime baathiste contrôlé par un clan issu d’une minorité religieuse : les alaouites. L’appartenance à une minorité considérée comme hérétique par les musulmans sunnites, qui constituent 80 % de la population syrienne, prive la famille Assad d’une réelle légitimité qui l’oblige à utiliser les ressorts du clientélisme politique pour se maintenir au pouvoir. Tout en condamnant le confessionnalisme qui plonge les pays voisins dans la tourmente, le clan des Assad, fonde sa stratégie sur trois points : unifier et asservir la communauté alaouite dans laquelle sont recrutés l’essentiel des forces de sécurité et les cadres du régime, associer les autres minorités (chrétiens, ismaéliens et druzes) contre les sunnites, et enfin diviser la majorité sunnite pour marginaliser sa force politique potentielle. Dans la région côtière (provinces de Lattaquié et Tartous) ces principes sont exacerbés car il s’agit du fief de la communauté alaouite. L’unité et l’extension territoriale de la communauté alaouite se produit contre les musulmans sunnites, dont les territoires sont marginalisés, tandis que les territoires chrétiens et les ismaéliens sont mieux intégrés dans ce qui est conçu comme un territoire refuge en cas de perte du pouvoir à Damas.
- Clientelism, Communitaranism and Territorial Fragmentation in Syria. The fragmentation of the Syrian territory on community bases is directly connected to the functioning of the baathist regime controlled by a clan coming from a religious minority : the Alawit. Because it belongs to a minority considered as heretic by the Sunni muslims, who represents 80 % of the Syrian population, the Assad family is deprived of a real legitimacy which forces them to use the mechanisms of vote-catching to remain in power. While condemning the confessional system which threatens to unsettle nearby countries, the Assad clan bases its strategy on three points : it seeks to unify and enslave the Alawit community among which the main part of the security forces and the executives of the regime are recruited, gather together the other minorities (Christians, Ismaelians and Druzes) against the Sunnites, and finally divide the Sunni majority to marginalize its potential political power. In the coastal region (provinces of Latakia and Tartus) these principles are sharpened for the region is an Alawit stronghold. The unity and the territorial extension of the Alawit community is enforced at the expense of Sunni muslims, whose territories are marginalized, whereas the Christian and the Ismaelians territories are better integrated into what is considered to be a refuge in case the Alawits should lose their power in Damascus.
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