Abstract
| - Résumé. Cet article suggère que les régions périphériques habitées par des « minoritaires » furent témoins durant l’entre-deux-guerres d’évolutions sociales et politiques similaires au reste des territoires syriens et irakiens placés sous Mandat britannique et français : l’extension du nationalisme comme lingua franca des élites, mais aussi des populations, ainsi que l’émergence de nouveaux acteurs politiques défiant le pouvoir des notables traditionnels et porteurs de visions différentes de la « nation ». Afin d’étayer cette hypothèse, cette contribution propose une lecture pluridisciplinaire du phénomène nationaliste, à partir du cas kurde (Haute Jézireh syrienne/district de Sulaimaniya en Irak), en jouant sur différentes échelles d’analyse (micro/macro). En outre, elle interroge des notions telles que l’« intérêt », les « passions » et le « clientélisme », au miroir des politiques mandataires déployées vis-à-vis des populations kurdes de ces deux pays.
- Rethinking « Minority » Nationalism : Kurdish Nationalism in Iraq and Syria during the Mandates, between Tradition and Modernity. This article suggests that, during the interwar period, peripheral areas inhabited by « minorities » in Iraq and Syria witnessed similar social and political developments to the rest of Iraqi and Syrian territories under British and French rule : the spread of nationalism as a lingua franca for the elites, but also among large portions of the population, and the emergence of new political actors who challenged the power of traditional notables, and furthermore held a different vision of the « nation ». Taking the Kurdish case (Sulaimaniya in Iraq/Upper Jazira in Syria) as starting point, the author offers a multi-disciplinary approach to nationalism, and pays particular attention to different levels of analysis (micro/macro). Finally, he deals with notions such as « interest », « passions », and « clientelism », within the context of implemented mandatory policies vis-à-vis Kurds in Iraq and Syria.
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