Abstract
| - Le détail semble intrinsèquement lié au savoir. Ce lien, La Rochefoucauld l’exprimait déjà dans ses Maximes au XVII e siècle: « Pour bien savoir les choses, il faut en savoir le détail, mais comme il est presque infini, nos connaissances sont toujours superficielles et imparfaites. » Faut-il en déduire que le statut épistémologique du détail est atemporel ? En remarquant son indéfectible stigmatisation de Platon à Alberti, force est d’admettre qu’il n’a pas toujours été considéré comme un élément pertinent. Cet article tentera dès lors de questionner ce changement épistémologique, un renversement dont on ressent peut-être les tremblements dans trois grands topoï renaissants : la Varietas, la Curiositas et la Vanitas. En effet, le détail n’est-il pas le signe de la différence qui fonde la diversité ? N’est-il pas cette curiosité qui captive le regard au détriment de l’ensemble ? N’est-il pas enfin ce risque d’une dissolution du sens dans l’infinitésimal ?
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