Abstract
| - Dans les romans de Diderot, certains détails se révèlent symptomatiques de la censure opérée sur le texte par les dépositaires des manuscrits. Je le démontre à partir de l’étude d’une note qui fut d’abord insérée dans l’édition Brière du Neveu de Rameau (1823) : « ( Nota. Il y a dans le manuscrit une lacune, et on doit supposer que les interlocuteurs sont entrés dans le café ou il y avait un clavecin.) » Cette « lacune » interpolée est révélatrice des enjeux symboliques liés à l’héritage intellectuel des Lumières au XIX e siècle. Mais dans la littérature française du XVIII e siècle, la question de la lacune potentielle renvoie en même temps à la pratique effective du texte crypté : il s’agit là d’une véritable stratégie d’écriture.
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