Abstract
| - At the end of the eighteenth century, Nantes was a large, industrial, working class city. Though highly diversified, the working class shared similar characteristics socio-economically as well as a socio-culturally. In the second half of the eighteenth century, labor conflicts increased because of new demands caused by industrialization. Workers organizations solidified; hence, the problem of their recognition grew still more acute during the Revolution. Indeed, in Nantes, as elsewhere, workers interpreted the abolition privilege and the Declaration of the Rights of Man like the liquidation of corporate privileges and the police of work as a legitimization of their organizations. After a period of tolerance, the Chapelier Law clearly reaffirmed their proscription. Afterwards, workers could still continue their revolutionary experience in their organizations, even if these underwent changes.
- À la fin du XVIII e siècle, Nantes est une grande ville industrielle et ouvrière. Tout en offrant une forte diversité, le monde ouvrier présente des traits communs tant sur le plan de la condition socio-économique que sur celui-ci de l’identité socio-culturelle. Dans la seconde moitié du XVIII e siècle, les conflits du travail se multiplient en réaction aux exigences nouvelles que porte l’industrialisation. Dans ce contexte, les organisations ouvrières se renforcent, si bien que le problème de leur reconnaissance se pose d’autant plus fortement durant la Révolution. En effet, à Nantes comme ailleurs, les ouvriers interprètent l’abolition des privilèges et la Déclaration des droits de l’homme comme une liquidation des privilèges corporatifs et de la police du travail, donc comme une légalisation de leurs organisations. Après une période de tolérance, la loi Le Chapelier réaffirme nettement leur interdiction. Par la suite, les ouvriers peuvent néanmoins entretenir leur expérience révolutionnaire dans leurs organisations, si bien que celles-ci connaissent des évolutions.
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