Abstract
| - La trajectoire d’Albert Widders, Aborigène australien, permet d’historiciser le modèle ségrégatif qui a dominé le Sud-Est de l’Australie au XX e siècle. Sa vie semble en effet avoir été coupée en deux par l’apparition d’un ordre ségrégatif. Né dans les années 1840, Albert était, dans la première partie de sa vie, assez bien intégré au monde des colons blancs, au point d’épouser une femme européenne. Suite à l’effondrement de son mariage, il a cependant quitté la région et formé une nouvelle famille, cette fois avec une femme aborigène. De ces deux mariages sont issues deux « branches » d’une famille - l’une dans le monde aborigène, l’autre dans le monde « européen » - dont les destins sociaux contrastés permettent d’appréhender avec un regard nouveau les transformations des relations raciales en Australie du Sud-Est, marquées par l’avènement, au XX e siècle, d’une dichotomie rigide séparant « Noirs » et « Blancs ».
- ‘Becoming indigenous’ : Family trajectories in South-East Australia. This article presents the life-story of an Australian Indigenous man named Albert Widders. His story is revealing as his life seems to have been cut in two by the emergence of a segregated order in the South-East of Australia. Born in the 1840s, he was well integrated into settler society in the first part of his life, even marrying a European woman. Yet, after the breaking-up of his marriage, Albert moved to a new region and formed a new family, this time with an Aboriginal woman. From those two marriages came two families, one living in the Aboriginal world, the other in the Euro-Australian world. Albert’s life and the contrasting trajectories of his two families give us new insights into the shifting racial relations in South-East Australia and the hardening, in the 20 th century, of the dichotomy between ‘black’ and ‘white’.
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