Abstract
| - Résumé. Il est admis que la guerre a joué un rôle essentiel dans la formation de l'État et de la nation en Europe. Le caractère lacunaire de ce processus dans les pays africains, qui précisément ne se sont pas constitués sur la base de guerres entre voisins, en fournirait la preuve a contrario. Or l'examen de la relation entre guerre et formation de l'État en Éthiopie et en Érythrée, qui en offrent pourtant les deux meilleurs exemples en Afrique, ne permet guère de confirmer l'hypothèse de la capacité de la guerre à construire la nation et l'État, du moins à l'échelle de quelques décennies. Certes, elle a obligé les deux entités à s'organiser assez efficacement sur le plan administratif et militaire. Mais le résultat reste extrêmement fragile et peu convaincant. La constitution de la nécessaire "communauté imaginée" est un processus beaucoup plus complexe que les théories constructivistes du nationalisme n'ont tendance à le croire.
- Résumé. Il est admis que la guerre a joué un rôle essentiel dans la formation de l'État et de la nation en Europe. Le caractère lacunaire de ce processus dans les pays africains, qui précisément ne se sont pas constitués sur la base de guerres entre voisins, en fournirait la preuve a contrario. Or l'examen de la relation entre guerre et formation de l'État en Éthiopie et en Érythrée, qui en offrent pourtant les deux meilleurs exemples en Afrique, ne permet guère de confirmer l'hypothèse de la capacité de la guerre à construire la nation et l'État, du moins à l'échelle de quelques décennies. Certes, elle a obligé les deux entités à s'organiser assez efficacement sur le plan administratif et militaire. Mais le résultat reste extrêmement fragile et peu convaincant. La constitution de la nécessaire "communauté imaginée" est un processus beaucoup plus complexe que les théories constructivistes du nationalisme n'ont tendance à le croire.
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