Abstract
| - La réforme carcérale annoncée en 2000 avait deux objectifs affichés : des raisons humanitaires (améliorer les conditions de détention) et sécuritaires (rétablir l’autorité de l’État dans les établissements) ; elle consistait essentiellement à remplacer les dortoirs par des cellules d’une à trois personnes. Or ces dortoirs étaient des lieux de socialisation et de politisation, notamment pour les organisations kurdes et l’extrême gauche. La résistance des prisonniers a pris la forme d’une grève de la faim qui, pour diverses raisons, s’est trouvée assez vite isolée de l’opinion publique, et a donc pris un tour plus désespéré et radical. Dans la conduite de leur réforme, les autorités turques ont su prendre appui sur les pressions européennes, en sélectionnant parmi les demandes exprimées par les institutions européennes celles qu’il leur convenait d’appliquer, quel que soit le rang de priorité que l’Europe pouvait leur avoir attribué.
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