Abstract
| - La violence islamiste en Algérie a ignoré jusqu’ici l’attentat suicide. En effet, le candidat au « martyre » se caractérise par la conviction d’être un « pur » dans un monde souillé ; or les combattants islamistes algériens se sont toujours définis non comme des « purs » mais comme des « justes », luttant pour le changement ici-bas : l’État, assimilé au Diable, sera vaincu par une guérilla jouissant du soutien du « peuple », et remplacé par un État islamique. Le « peuple » n’ayant pas été à la hauteur des attentes, certains groupes ont réagi par les massacres de civils, justifiés par une représentation de leur pays non plus comme une terre d’islam mais comme une terre de jihad peuplée de renégats. Cette politique a été contre-productive : répression, armement des villageois, désaveu de la part d’autres formations islamistes... Certains combattants islamistes ont donc choisi de se rapprocher de réseaux terroristes internationaux, pour redorer leur blason et sortir de l’impasse.
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