Abstract
| - L’expérience politique américaine est souvent utilisée pour jauger les progrès du processus d’intégration européenne. La récente Convention de Bruxelles, présidée par l’ancien président français Giscard d’Estaing, en est un exemple intéressant. La Convention américaine de Philadelphie de 1787 reste le principal précédent historique, et les leaders européens - à commencer par Giscard d’Estaing lui-même - se sont empressés de faire la comparaison. Mais est-elle valide ? La Convention de Philadelphie était une réunion secrète et relativement homogène, majoritairement acquise à la cause de la réforme ; il en sortit un plan centralisé vigoureux, qui subordonnait les Etats au gouvernement central. Dans le cas européen, la Convention était ouverte, soumise au contrôle minutieux de l’opinion publique, et ses membres, issus de tous horizons, n’avaient pas la même vision du texte à adopter. Philadelphie et Bruxelles sont donc deux expériences vivement contrastées, même si elles revendiquaient toutes deux le même but : dégager un consensus pour une réforme.
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