Abstract
| - Résumé :. Au sortir de la Première Guerre mondiale, les nouveaux États fondés sur les décombres de l’Empire ottoman adoptent, dans leurs zones rurales respectives, des politiques similaires afin de stabiliser leurs frontières et leurs populations. Si divers groupements ethniques et/ou religieux du Moyen-Orient sont touchés par ces changements, les plus touchés sont les Kurdes, majoritairement ruraux et principalement répartis depuis 1925 sur quatre États : la Turquie, l’Irak, l’Iran et la Syrie. La haute Djézireh syrienne, objet d’un vaste projet de sédentarisation entrepris par la France en tant que puissance mandataire au Levant (1920-1943), offre à cet égard un singulier terrain d’observation des populations rurales kurdes dans l’entre-deux-guerres. L’auteur envisage les relations centre-périphérie à partir de la notion de « marge», dans un sens certes spatial mais aussi culturel, politique et social.
- After World War I, the newly established states in the Middle East implemented similar policies for stabilizing borders and populations, especially in rural areas. These policies affected various ethnic and/or religious groups, but the impact was heaviest on the Kurds, a people divided after 1925 among four countries: Turkey, Iran, Iraq and Syria. Upper Jazira, an area located in Syria at the junction with Turkey and Iraq, was the target of a comprehensive project for settling people that France carried out under its League of Nations’ mandate (1920-1943). It provides a vantage point for observing rural Kurdish groups during the interwar period. The center-periphery debate is revisited by using the concept of “margins” in not only its spatial but also its cultural, political and social senses.
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