Abstract
| - Résumé. Pour cerner la légitimité des approches psycho-corporelles auprès des personnes en fin de vie, nous avons interrogé la littérature et mené une enquête dans des unités de soins palliatifs. Si les bienfaits du massage sont attestés et si l’approche globale des soins est énoncée dans la définition des soins palliatifs, la pratique de ces méthodes reste cependant peu répandue. Par notre analyse, nous voyons que la France montre de fortes résistances à l’ouverture aux médecines non conventionnelles et que le domaine des soins palliatifs reste fortement ancré dans une conception très médicale de prise en charge et où s’opère une véritable médicalisation de la mort. En conclusion, nous pouvons avancer que ces méthodes restent optionnelles. Même si elles sont, pour la majorité des personnes interviewées, présentées comme bénéfiques pour le patient, elles demeurent un « plus » à proposer face à l’imminence de la mort. Les soins palliatifs restent le domaine du médecin c’est-à-dire pensé et régulé par le système médical, soumis aux impératifs économiques de l’hôpital et à la méconnaissance des universitaires face aux différentes approches psycho-corporelles. L’appréhension de l’irruption d’autres méthodes de soins, la crainte également de l’envahissement par des sectes limitent encore les possibilités d’intégration de ces approches qui seraient pourtant d’un réel bénéfice pour le patient.
- Summary. To outline the legitimacy of mind-body approaches in end of life patients, we searched the literature and conducted a survey in palliative care units. Although the benefits of massage are recognized, and a global approach to care incorporated in the definition of palliative care, the practice of these methods is not very prevalent. Our analysis suggests that France shows strong resistance to accepting non conventional medicine, and that the field of palliative care remains anchored in a very medical conception of caring, where death is medicalized. In conclusion, we can claim that these methods remain optional. Although, for the majority of those interviewed, they are presented as beneficial to the patient, they remain an « extra » in the face of imminent death. Palliative care remains the physician’s domain, that is thought and regulated by the medical system, dominated by the economic imperatives of the hospital and the lack of understanding of academics for mind-body approaches. Apprehension of the irruption of other methods of caring, but also fear of an invasion by sects, still limit the possibilities of integrating these approaches, which would nevertheless be of real benefit to the patient.
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