Abstract
| - Résumé. On peut au moins s’accorder là-dessus et s’en réjouir : en France, au cours des dix ans qui viennent de s’écouler, le féminisme a terminé sa traversée du désert. Il a acquis droit de cité dans la grande presse et dans l’édition. Un débat notable par son ampleur, sa profondeur et les enjeux qu’il a soulevés a accompagné l’élaboration des lois sur la parité et le PaCS. La possibilité d’avoir une femme à la Présidence de la République. La multiplication des associations féministes. L’entrée des études de genre à l’Université. Une légitimation cependant minée de paradoxes. Confronté aux grands débats sur la parité, le PaCS, le voile, le féminisme a révélé une diversité insoupçonnée, mais ses différentes composantes se sont âprement opposées. Là où une partie des féministes célèbrent des victoires, d’autres déplorent des erreurs lourdes de conséquences. Depuis ses premiers numéros, Mouvements s’est régulièrement fait l’écho de ces débats ; il a paru pertinent de chercher à recueillir aujourd’hui, auprès de différentes composantes de ce, ou plutôt de ces féminismes en France, les éléments d’un bilan de cette décennie. Mouvements a expérimenté une formule inédite venue remplacer la « table ronde » habituelle. Une vingtaine d’associations, de militantes et de chercheuses féministes ont été contactées, et il leur a été demandé de répondre de manière très concise à la pourtant difficile et volontairement ouverte question suivante : « 1997-2007 : au cours de cette dernière décennie, quelles ont été selon vous l’avancée la plus importante du féminisme et sa défaite la plus marquante ? » Quatorze réponses nous sont parvenues. Les points de vue sont contrastés, les évaluations et les styles aussi. Il ne s’agit pas de prétendre donner ici une image représentative du champ des féminismes français, mais de proposer, par la comparaison des idées exprimées, un premier tour d’horizon et une amorce au débat qui pourra se dérouler sur le site de Mouvements1.
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