Abstract
| - Résumé. Tel est l’enjeu éthique du statut de l’ornement : passer d’une norme exclusive à une normativité ouverte, attentive aux changements, aux pluralités des cultures et non plus unilatéralement centrée sur une identité européenne. Ce tournant s’opère exemplairement dans l’œuvre de deux historiens d’art, Riegl puis Worringer : avec la réhabilitation de l’ornement, le primat du beau corps dans un espace illusionniste devient un trait de la sensibilité européenne. Le canon classique perd son statut d’idéal et devient ce que Worringer appelle une « prévention européo-classicisante », c’est-à-dire un goût collectif, durci en préjugé, qui compromet l’extension de ce que l’Europe a rassemblé sous le nom d’« art » des périodes non classiques de l’art européen comme des arts non-européens.
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