Abstract
| - Résumé. Au premier trimestre 1993, la production industrielle de la zone OCDE aura sans doute atteint son point bas. Mais cela ne signifie pas que l'environnement international de la France va dès à présent redevenir porteur. En effet la logique presque partout à l'œuvre est celle d'un apurement graduel des déséquilibres dans un contexte non coopératif. L'absence de coopération se manifeste dans les décisions de politique conjoncturelle, prises par chacune des économies dans son intérêt propre sans tenir compte des retombées sur les autres pays. Il s'ensuit notamment que la politique monétaire encore restrictive de l'Allemagne pèse sur celle des pays voisins, tandis que de nombreux pays pratiquent des politiques budgétaires restrictives, de sorte que la faiblesse de la demande intérieure de chacun pèse sur le dynamisme de tous. En matière de relations économiques internationales, c'est une franche logique de confrontation qui est à l'œuvre soit de manière délibérée (affrontements commerciaux entre les Etats-Unis et la CEE) soit à la suite de décisions subies (modifications des parts de marché en Europe à la suite des dévaluations). L'apurement graduel se lit essentiellement dans les décisions budgétaires des pays confrontés à un déficit important. Tous attendent que leurs économies soient réellement engagées dans une phase de reprise pour freiner les dépenses et surtout accroître les prélèvements obligatoires : les Etats-Unis à partir d'octobre 1993, le Royaume-Uni à partir d'avril 1994, l'Allemagne à partir de 1995. En conséquence, les reprises ne se transformeront pas en phases de croissance soutenue : les rythmes de progression de l'activité économique seront maintenus à bas niveau au moins jusqu'à la fin de l'année 1994. L'année 1992 s'est achevée en France sur un recul du Pib. En 1993, la croissance sera pratiquement interrompue. Les taux d'intérêt restent encore élevés et contraignent les agents à se désendetter ; ils conduisent, en une certaine mesure, à une épargne forcée. La désinflation agit, à court terme, dans un sens restrictif: d'une part, elle comprime la demande intérieure car elle ne vient ni dévaloriser les dettes ni alléger les emprunts nouveaux ; d'autre part, elle ne permet plus d'étendre les parts de marché à l'exportation car les autres pays européens ont pratiqué d'importantes dévaluations compétitives. De plus, la très faible croissance de la demande extérieure obère les exportations françaises. L 'endettement excessif des entreprises les amène à comprimer les effectifs, à ralentir la hausse des salaires individuels et les dépenses d'investissement ; les stocks, jugés trop lourds, seront allégés. La baisse du taux d'épargne des ménages, habituelle dans une phase de décélération du revenu, demeure limitée par l'importance du chômage et l'épargne de précaution qu'elle suscite. Les ajustements réalisés en 1 993 permettraient d'étendre à nouveau les dépenses d'investissement en 1994, dans un contexte d'accélération de la demande extérieure et de taux d'intérêt sensiblement réduits.
- Résumé. Au premier trimestre 1993, la production industrielle de la zone OCDE aura sans doute atteint son point bas. Mais cela ne signifie pas que l'environnement international de la France va dès à présent redevenir porteur. En effet la logique presque partout à l'œuvre est celle d'un apurement graduel des déséquilibres dans un contexte non coopératif. L'absence de coopération se manifeste dans les décisions de politique conjoncturelle, prises par chacune des économies dans son intérêt propre sans tenir compte des retombées sur les autres pays. Il s'ensuit notamment que la politique monétaire encore restrictive de l'Allemagne pèse sur celle des pays voisins, tandis que de nombreux pays pratiquent des politiques budgétaires restrictives, de sorte que la faiblesse de la demande intérieure de chacun pèse sur le dynamisme de tous. En matière de relations économiques internationales, c'est une franche logique de confrontation qui est à l'œuvre soit de manière délibérée (affrontements commerciaux entre les Etats-Unis et la CEE) soit à la suite de décisions subies (modifications des parts de marché en Europe à la suite des dévaluations). L'apurement graduel se lit essentiellement dans les décisions budgétaires des pays confrontés à un déficit important. Tous attendent que leurs économies soient réellement engagées dans une phase de reprise pour freiner les dépenses et surtout accroître les prélèvements obligatoires : les Etats-Unis à partir d'octobre 1993, le Royaume-Uni à partir d'avril 1994, l'Allemagne à partir de 1995. En conséquence, les reprises ne se transformeront pas en phases de croissance soutenue : les rythmes de progression de l'activité économique seront maintenus à bas niveau au moins jusqu'à la fin de l'année 1994. L'année 1992 s'est achevée en France sur un recul du Pib. En 1993, la croissance sera pratiquement interrompue. Les taux d'intérêt restent encore élevés et contraignent les agents à se désendetter ; ils conduisent, en une certaine mesure, à une épargne forcée. La désinflation agit, à court terme, dans un sens restrictif: d'une part, elle comprime la demande intérieure car elle ne vient ni dévaloriser les dettes ni alléger les emprunts nouveaux ; d'autre part, elle ne permet plus d'étendre les parts de marché à l'exportation car les autres pays européens ont pratiqué d'importantes dévaluations compétitives. De plus, la très faible croissance de la demande extérieure obère les exportations françaises. L 'endettement excessif des entreprises les amène à comprimer les effectifs, à ralentir la hausse des salaires individuels et les dépenses d'investissement ; les stocks, jugés trop lourds, seront allégés. La baisse du taux d'épargne des ménages, habituelle dans une phase de décélération du revenu, demeure limitée par l'importance du chômage et l'épargne de précaution qu'elle suscite. Les ajustements réalisés en 1 993 permettraient d'étendre à nouveau les dépenses d'investissement en 1994, dans un contexte d'accélération de la demande extérieure et de taux d'intérêt sensiblement réduits.
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