Abstract
| - Mental health, precarity and general practice: a study of non-profit health centers in Grenoble. Very little research has been conducted on the role of general practitioners (GPs) in mental health care among socioeconomically disadvantaged populations in France. The non-profit community health care centers in Grenoble provide populations living in sensitive urban zones with high quality primary health care that includes a medico-social and prevention dimension. The aim of this study was to measure the prevalence of mental health issues diagnosed by GPs in health care centers, to identify the factors associated with these issues and to describe treatment characteristics. This cross-sectional study focused on general practice consultations in the AGECSA Grenoble health care centers over the course of one week. At the end of each consultation, the GP collected information about the patient, including personal data, psychological disorders, vulnerability, and patient health management. Among the 451 patients included in the study, GPs found that 45.2% of patients were in vulnerable situations and 43% of patients suffered from a mental disorder, including 29% of cases of anxiety and 20% of cases of depression. 44% of patients suffered from a psychological disorder (mental disorder and/or psychological suffering). For these patients, 52.8% of the consultations lasted more than 20 minutes. Their treatment generally included a mental health care follow-up (in 76% of cases), including psychological support (59%) and treatment of functional somatic disorders (46%). The study shows the high prevalence of psychological disorders diagnosed in the patients treated by GPs working in health care centers in disadvantaged urban areas. Research shows that GPs play an important and specific role in mental health care and prevention. An analysis of the organizational methods used in health care centers is highly relevant.
- Résumé. En France, le rôle des médecins généralistes en santé mentale pour des populations fortement précarisées est peu documenté. Les centres de santé associatifs grenoblois ont pour vocation d’offrir aux populations des zones urbaines sensibles (ZUS) des soins primaires de qualité incluant une dimension médico-sociale et préventive. Cette étude visait à mieux connaître la place de la santé mentale dans la pratique des médecins généralistes de centres de santé implantés en ZUS en estimant la fréquence des troubles mentaux et de la souffrance psychique perçus par les médecins généralistes des centres de santé et en décrivant les particularités de leur prise en charge. Cette étude transversale déclarative portait sur les consultations de médecine générale dans les centres de santé de l’association de gestion des centres de santé (AGECSA) pendant une semaine. À l’issue de la consultation, chaque médecin recueillait des éléments relatifs aux caractéristiques, aux troubles mentaux, à la souffrance psychique, à la vulnérabilité et aux éléments de prise en charge des patients. Parmi les 451 patients inclus, les omnipraticiens ont identifié des situations de vulnérabilité dans 45,2 % des cas, des troubles mentaux dans 43 %, dont 29 % d’anxiété et 20 % de dépression. 44 % des patients étaient atteints de trouble mental et/ou souffrance psychique. Pour ceux-ci, 52,8 % des consultations dépassaient 20 minutes. Elles incluaient généralement une intervention en santé mentale (76 % des cas) dont un soutien psychologique (59 %), une prise en charge des troubles fonctionnels somatiques (46 %). Cette étude montre une forte proportion de troubles mentaux diagnostiqués par les médecins généralistes exerçant en centre de santé dans des quartiers vulnérables ainsi que leur rôle étendu et spécifique dans la prévention et le soin en santé mentale. Ceci amène à s’intéresser aux modes d’organisation des centres de santé et aux conditions de prises en charge de qualité des problématiques de santé mentale.
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