| Abstract
| - Résumé. L’hôpital principal de Dakar est un hôpital militaire prestigieux participant à la lutte contre les grandes endémies depuis la fin du XIX e siècle. Son entrée dans le XXI e siècle est marquée par la volonté de se réorienter vers la prise en charge des urgences, ce qui se traduit concrètement par la création d’un service d’accueil des urgences (SAU) dans les années 2000. Une analyse de la trajectoire des patients a été réalisée à partir des fiches d’hospitalisation enregistrées dans cette structure en 2007-2008. Les résultats montrent que le SAU assure un tiers des consultations et des hospitalisations de l’hôpital avec presque 40 000 passages annuels dont 80 % rentrent chez eux. Les deux tiers des patients hospitalisés se trouvent dans une situation à risque vital qui les conduit directement soit au bloc opératoire, soit en réanimation. Les services de chirurgie et la réanimation recrutent respectivement à plus de 80 % et à 44 % aux urgences. Le dispositif fonctionne bien avec la fluidité nécessaire pour répondre à l’afflux de patients. Concernant les patients qui ne se trouvent pas immédiatement en danger, le nombre de patients transférés dans un autre hôpital est deux fois supérieur au nombre de patients hospitalisés sur place. Parmi ceux qui trouvent une place sur site, un tiers est pris en charge par le bloc mère enfant, un autre tiers par l’unité d’hospitalisation de courte durée du SAU et 18 % par l’ensemble des services de médecine. Le recrutement de ces derniers au SAU est estimé à 12 %. Cette étude confirme qu’il coexiste un secteur, centré sur le SAU, dédié aux urgences et ouvert au public et un secteur dont le recrutement majoritairement direct met à mal la cohérence de la stratégie institutionnelle et le succès de la transformation en cours.
- Summary. The principal hospital of Dakar is a military institution whose interest in endemic tropical disease is well established in Western Africa. Since the beginning of the 21 st century, this institution began to offer emergency care with the opening of the emergency department (Service d’Accueil des Urgences [SAU]) in 2000. This 2007-2008 study aimed to determine the exact place of this ward within the institution. An analysis of patient trajectories and referrals shows that with nearly 40,000 emergency cases per year, the SAU was responsible for one-third of all hospital consultations and hospitalizations. Two-thirds of patients whose condition was urgent were hospitalized in the intensive care unit or surgical department. For these patients, the system proves to be efficient. For the patients whose condition was not urgent, twice the number of patients than those remaining on site were transferred to another hospital. For patients who remained on site, one-third were placed in the mother and baby care department, another third remained in the emergency department’s short-stay unit (Unité d’Hospitalisation de Courte Durée) and the remaining third were moved to other wards, medical wards taking 18% of the whole. Thus, the medical ward recruited 12% of their patients in the SAU. This study shows two models of care in the hospital: the traditional one, rooted in direct recruitment; and the emergency one, politically established during the 2000s as a modern evolution of this health institution, which appears to be population-based, emergency centered and respectful of equity in health access. These two models question the institutional policy and the success of its recent evolution toward emergency issues.
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