Abstract
| - Résumé. Le transsexualisme est une invention médicale récente. En France, c’est la conjonction « psychiatrie-droit-médecine » qui assure aujourd’hui son diagnostic et sa clinique. Or, tant d’un point de vue quantitatif que qualitatif, il apparaît que le « transsexualisme » tel qu’il est proposé par les équipes hospitalières ne répond plus aux demandes des personnes transidentitaires. En effet, seule une minorité de personnes concernées passent par un protocole public de transsexualisation dans leurs « carrières » transidentitaires. Cette désunion, démontrée quantitativement dans l’enquête INSERM réalisée par Alain Giami, est aussi visible dans les biographies des personnes concernées qui évitent l’étiquette « transsexuelle » et condamnent une clinique qu’ils jugent maltraitante. Dans cet article, je tente de montrer les mécanismes de cette déprise de la psychiatrie sur les transidentités, et les formes actuelles que prend alors la question des « devenirs » Trans.
- Transsexualism : an obsolete nosological category. Transsexualism is a recent medical invention. In France, the diagnosis and clinical assessment of transsexualism are carried out jointly by lawyers, doctors and psychiatrists. However, recent quantitative and qualitative studies have shown that current uses of the concept of “transsexualism” no longer meet the demands of all trans people. Only a minority of trans people undergo a public protocol of transsexualization for the transition process. This finding is supported by evidence from a quantitative survey conducted by Alain Giami, and is apparent in the life stories of people who avoid using the “transsexual” label and criticize the clinical process for mistreating people. The purpose of this paper is to analyze the mechanisms of the subjective depsychiatrization and depathologization of trans identities and to examine current conceptions of trans “becomings”.
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