. . . . "La croissance potentielle " . . . "R\u00E9sum\u00E9. Depuis 1973, la croissance des pays industrialis\u00E9s a fortement ralenti. Dans certains pays (Etats-Unis, Japon), le taux de ch\u00F4mage n'a pas \u00E9t\u00E9 affect\u00E9. Au contraire, la quasi-totalit\u00E9 des pays europ\u00E9ens ont connu une hausse tendancielle du ch\u00F4mage. Quelle est la part du ralentissement de la croissance qui s'explique par celui de la croissance potentielle\u00A0? Le taux de ch\u00F4mage d'\u00E9quilibre a-t-il augment\u00E9 en Europe\u00A0? Cette augmentation est-elle une cause ou une cons\u00E9quence du ralentissement de la croissance potentielle\u00A0? Cet article propose une synth\u00E8se th\u00E9orique et empirique des liens entre croissance potentielle et ch\u00F4mage dans les pays industrialis\u00E9s, et plus particuli\u00E8rement en Europe. La croissance potentielle peut \u00EAtre d\u00E9finie comme le niveau maximal de production soutenante sans acc\u00E9l\u00E9ration de l'inflation. Si certains cherchent \u00E0 la mesurer par des m\u00E9thodes purement statistiques, seule l'approche structurelle par des fonctions de productions explicites est satisfaisante. Sa mise en \u0153uvre par les organismes internationaux aboutit \u00E0 deux conclusions fortes pour l'Europe\u00A0: la faiblesse de la croissance potentielle actuelle (de 2,1 \u00E0 2,3\u00A0% l'an) et le bas niveau de l'\u00E9cart de production en 1995 (-0,3\u00A0% pour la CE, -1,5\u00A0% pour l'OCDE, - 2,2\u00A0% pour le FMI). Mais ces \u00E9valuations sous-estiment les disponibilit\u00E9s tant en ce qui concerne le facteur travail, que le facteur capital et le progr\u00E8s technique. Quatre causes peuvent \u00EAtre \u00E9voqu\u00E9es pour expliquer le ralentissement de la croissance potentielle\u00A0: une baisse exog\u00E8ne du progr\u00E8s technique (qui demeure largement inexpliqu\u00E9e dans les \u00E9tudes empiriques, qu'elles soient fond\u00E9es sur des mod\u00E8les traditionnels de croissance ou sur les divers sch\u00E9mas de la th\u00E9orie de la croissance endog\u00E8ne)\u00A0; les rigidit\u00E9s du march\u00E9 du travail (qui expliquent que le ralentissement du progr\u00E8s technique provoque une certaine hausse du ch\u00F4mage d'\u00E9quilibre, mais celle-ci est inf\u00E9rieure \u00E0 la hausse constat\u00E9e du ch\u00F4mage), l'insuffisance de l'accumulation du capital (mais celle-ci n'a pas repr\u00E9sent\u00E9 une contrainte durable en Europe malgr\u00E9 la baisse de la profitabilit\u00E9 des entreprises)\u00A0; enfin, l'impact de la croissance effective sur la croissance potentielle. Selon nous, la croissance effective est en Europe depuis de nombreuses ann\u00E9es inf\u00E9rieure \u00E0 la croissance potentielle. L'actuel d\u00E9ficit de production est bien plus important que ceux couramment admis comme en t\u00E9moignent la tendance \u00E0 la d\u00E9flation, le haut niveau de ch\u00F4mage, la faiblesse des hausses de salaires, la bonne situation financi\u00E8re des entreprises. La production potentielle n'est pas actuellement une contrainte \u00E0 la croissance et \u00E0 la cr\u00E9ation d'emplois en Europe. Cette zone souffre essentiellement du manque de dynamisme de sa demande, due \u00E0 son incapacit\u00E9 \u00E0 mettre en oeuvre des politiques \u00E9conomiques appropri\u00E9es."@eng . "REOF_P1997_60N1_0109" . . "Ralentissement de la croissance potentielle et hausse du ch\u00F4mage"@fr . . "R\u00E9sum\u00E9. Depuis 1973, la croissance des pays industrialis\u00E9s a fortement ralenti. Dans certains pays (Etats-Unis, Japon), le taux de ch\u00F4mage n'a pas \u00E9t\u00E9 affect\u00E9. Au contraire, la quasi-totalit\u00E9 des pays europ\u00E9ens ont connu une hausse tendancielle du ch\u00F4mage. Quelle est la part du ralentissement de la croissance qui s'explique par celui de la croissance potentielle\u00A0? Le taux de ch\u00F4mage d'\u00E9quilibre a-t-il augment\u00E9 en Europe\u00A0? Cette augmentation est-elle une cause ou une cons\u00E9quence du ralentissement de la croissance potentielle\u00A0? Cet article propose une synth\u00E8se th\u00E9orique et empirique des liens entre croissance potentielle et ch\u00F4mage dans les pays industrialis\u00E9s, et plus particuli\u00E8rement en Europe. La croissance potentielle peut \u00EAtre d\u00E9finie comme le niveau maximal de production soutenante sans acc\u00E9l\u00E9ration de l'inflation. Si certains cherchent \u00E0 la mesurer par des m\u00E9thodes purement statistiques, seule l'approche structurelle par des fonctions de productions explicites est satisfaisante. Sa mise en \u0153uvre par les organismes internationaux aboutit \u00E0 deux conclusions fortes pour l'Europe\u00A0: la faiblesse de la croissance potentielle actuelle (de 2,1 \u00E0 2,3\u00A0% l'an) et le bas niveau de l'\u00E9cart de production en 1995 (-0,3\u00A0% pour la CE, -1,5\u00A0% pour l'OCDE, - 2,2\u00A0% pour le FMI). Mais ces \u00E9valuations sous-estiment les disponibilit\u00E9s tant en ce qui concerne le facteur travail, que le facteur capital et le progr\u00E8s technique. Quatre causes peuvent \u00EAtre \u00E9voqu\u00E9es pour expliquer le ralentissement de la croissance potentielle\u00A0: une baisse exog\u00E8ne du progr\u00E8s technique (qui demeure largement inexpliqu\u00E9e dans les \u00E9tudes empiriques, qu'elles soient fond\u00E9es sur des mod\u00E8les traditionnels de croissance ou sur les divers sch\u00E9mas de la th\u00E9orie de la croissance endog\u00E8ne)\u00A0; les rigidit\u00E9s du march\u00E9 du travail (qui expliquent que le ralentissement du progr\u00E8s technique provoque une certaine hausse du ch\u00F4mage d'\u00E9quilibre, mais celle-ci est inf\u00E9rieure \u00E0 la hausse constat\u00E9e du ch\u00F4mage), l'insuffisance de l'accumulation du capital (mais celle-ci n'a pas repr\u00E9sent\u00E9 une contrainte durable en Europe malgr\u00E9 la baisse de la profitabilit\u00E9 des entreprises)\u00A0; enfin, l'impact de la croissance effective sur la croissance potentielle. Selon nous, la croissance effective est en Europe depuis de nombreuses ann\u00E9es inf\u00E9rieure \u00E0 la croissance potentielle. L'actuel d\u00E9ficit de production est bien plus important que ceux couramment admis comme en t\u00E9moignent la tendance \u00E0 la d\u00E9flation, le haut niveau de ch\u00F4mage, la faiblesse des hausses de salaires, la bonne situation financi\u00E8re des entreprises. La production potentielle n'est pas actuellement une contrainte \u00E0 la croissance et \u00E0 la cr\u00E9ation d'emplois en Europe. Cette zone souffre essentiellement du manque de dynamisme de sa demande, due \u00E0 son incapacit\u00E9 \u00E0 mettre en oeuvre des politiques \u00E9conomiques appropri\u00E9es."@fr . . . . . .